Obsèques
Ce matin avaient lieux les obsèques du bébé de Coralie.
A peine une dizaine de personnes, sous la pluie.
Un tout petit cerceuil, blanc.
Un bouquet de roses blanches.
Coralie, chancelante, pleurante, comme sonnée par la douleur, entourée par ses parents et sa soeur, eux aussi sous le choc.
Le jeune papa, présent malgré une situation très compliquée, osant finalement quelques gestes tendres et maladroits envers Coralie.
Le père de Coralie, un homme droit, avare de mots, qui avait du mal à dissumiler son émotion... mais non, il ne pleurera pas, on ne montre pas ses sentiments.
Des larmes, des cris, des mots durs étouffés, la violence de l'incompréhension...
Que dire, qu'est-ce qu'il est supportable d'entendre lorsque l'on est dans une telle douleur ?
Alors je ne dis rien, je suis là, avec eux, je partage ce moment.
Je suis triste oui, surtout pour Coralie... qui va l'aider à supporter, qui va lui permettre d'oser les mots sur sa peine, dans cette famille, dans ce monde où l'on se parle si peu.
La famille se soutenant s'est éloignée sur la route, à pied, pour prendre un bus.
Je garde surtout en mémoire ces silhouettes fragiles, noires, titubantes, s'éloignant, retournant seules vers leurs vies si difficiles.